Fatima 1 bis

Collectif du Patrimoine des Comores

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Née le 24 avril 1955 à Mutsamudu sur l'île d'Anjouan, je quitte les Comores en 1978 après le Baccalauréat (1977) pour suivre un cursus à l'Institut National de Formation Sociale (INFS) d'Abidjan. Je sors avec le diplôme d'état d'assistante sociale en1981.
J'intègre la Banque Africaine de développement à Abidjan en juin 1986 et la quitte en 1996. Au sein de cette institution, j'occupe diverses fonctions dont le poste d'assistante administrative à l'Unité Femmes et Développement. Cette expérience m'a poussée à initier la création de l'association  du personnel féminin et des conjoints de la Banque Africaine de Développement (AFWA).

Après mon mariage (1994),avec Bernard Boyer, (alors coopérant à Abidjan) je créé l'association Msaanda (« entraide » en comorien) qui a pour objectifs de venir en aide aux femmes et aux écoliers de la région de Banbao (Île d'Anjouan). Cette région abrite les principales distilleries de plantes à parfums notamment l'ylang ylang, principal produit d'exportation des Comores qui en est le premier producteur mondial. Malgré cela, la population locale ne bénéficie que marginalement de cette manne.

L'activité de Msaanda a duré dix ans au cours desquels nous avons équipé l'école du village en livres et fournitures scolaires et le dispensaire en médicaments. Nous avons également organisé quelques activités pour les jeunes dont un tournois de handball.
Mon époux ayant poursuivi sa carrière de coopérant à Bamako au Mali de 1996 à 1999, nous résidons dans cette ville. A Bamako, j'occupe un poste d'assistante sociale auprès du Consulat de France et je participe à la vie d'une association des femmes de mon quartier de résidence (Sogonyko). Avec celle ci, j'organise des formations de sensibilisation et d'alphabétisation et à la création d'une coopérative de teinture et de création sur tissus.

Mes séjours à Bambao entre 1996 et 2003 m'ont fait prendre conscience qu'il existait à côté du patrimoine naturel (plantation d'ylang-ylang) un patrimoine architectural. Ce dernier, constitué du palais de l'ancien sultan et des bâtiments de la distillerie était et reste menacé de disparition. Partant de ce constat, j'ai réalisé qu'il en allait de même de l'ensemble des bâtiments et sites historiques des Comores. Qu'il s'agisse de palais et résidences princières, fortifications, places publiques (bangwés et pangahari), mosquées et résidences privés.

C'est ainsi qu'un groupe de passionnés du patrimoine bâti, de comoriens et amis des Comores à Paris a crée en 2004 l'association de Mutsamudu devenus en 2006 le Collectif du Patrimoine des Comores.

Cette association que je préside depuis sa création a mené des actions :
- de lobbying auprès du gouvernement comorien et de l'UNESCO pour le lancement d'une procédure -de classement des sites comoriens au patrimoine mondial :
- de sensibilisation en particulier auprès des jeunes
- d'études et d'inventaire menés notamment par les étudiants de l’École Nationale Supérieure de Lille sous la conduite de madame Suzane Hirschi, architecte et enseignante dans cet établissement et par l'architecte-conseil de l'association Pierre Blondin.

Enfin notre association a lancé des opérations de sauvegarde et de restauration qui ont concerné et concernent encore la citadelle de Mutsamudu et le palais de l'Ujumbé.

Ces actions ont bénéficié de l'appui financier du Fonds des Ambassadeurs, du Ministère de la Culture Française, de l'ambassade de France, de l'AIMF et des diverses sponsors dont à titre personnel le Chef de l’État Son Excellence, monsieur Ahmed Abdallah Sambi, et des associations féminines à Paris et à Mutsamudu.

Madame Le Ministre de la Culture à Paris a voulu souligner l'action que je mène en faveur du patrimoine Comorien en m'élevant en 2007 au Grade de Chevalier des Arts et des Lettres.



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