La situation alarmante de l’aqueduc gallo-romain d’Arcier a attiré l’attention des communes de Besançon, Montfaucon, Chalèze, Vaire - parcourues par l’aqueduc -, de la commune de Chalezeule ainsi que du Grand Besançon. Ces institutions ont décidé d’agir. Elles ont encouragé et soutenu la création d’une association de préservation : « L’Aqueduc d’Arcier, patrimoine historique » et proposé le soutien en ingénierie territoriale de leur partenaire, l’AudaB - l’Agence d’urbanisme Besançon centre franche-comté, dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie d’action. Depuis 5 années, l’association a ainsi rassemblé et coordonné les collectivités et les acteurs institutionnels de la culture autour d’un projet commun et intégré de valorisation des vestiges de l’aqueduc. Elle a également imaginé le projet de réalité augmentée qui fait l’objet de la présente démarche de financement participatif. Elle s’attèle désormais à mettre rapidement en œuvre un programme de restauration et de mise en valeur des tronçons subsistants les plus représentatifs. L’énergie, les idées et les projets de valorisation ne manquent pas au sein de cette association soutenue par des partenaires de plus en plus nombreux tels que les communes de l’Est bisontin. Toute cette énergie, l’association a choisi de la mettre au service de la transmission de cet ouvrage d’art de grande valeur historique aux générations futures.
L’Aqueduc gallo-romain d’Arcier : un ouvrage d’art majeur mais méconnu
Peu le savent mais le Grand Besançon abrite un aqueduc gallo-romain - probablement érigé sous le règne de l’empereur Vespasien (69-79) - qui acheminait l’eau des sources d’Arcier jusqu’à Vesontio (Besançon), alors capitale de la Séquanie. Pour un Romain, un espace civilisé, urbanisé, ne pouvait se concevoir sans l’abondance d’une eau courante et de qualité. L’aqueduc gallo-romain d’Arcier a ainsi joué un rôle essentiel de la fondation de Vesontio.
Seul ouvrage de cette importance connu en Franche-Comté, l’aqueduc d’Arcier est néanmoins menacé d’une disparition imminente si aucune action n’est prochainement engagée. L’association « L’aqueduc d’Arcier, patrimoine historique » a décidé de réagir en programmant des restaurations sur les parties les plus emblématiques (2018-2020). Elle a également convié la science et la technologie au chevet de l’ouvrage... Le projet de réalité augmentée qu’elle a imaginé vise à montrer et faire comprendre un aqueduc dont le principal ennemi est la discrétion…
10 km d’art et de science en voie de disparition
Source : Plan de la vallée du Doubs © Archives départementales du Doubs, G. Antoni (O Plan 4).
A la différence de ses majestueux cousins gardois ou lyonnais, l’aqueduc gallo-romain d’Arcier est de conception discrète. Constitué d’un conduit maçonné et voûté d’environ 0,80 m de large et de 1,60 m de haut, il court sur environ 10 km, à flanc de coteaux, et suit approximativement le cours du Doubs selon un pendage constant de 0,22%. Tantôt souterrain, tantôt à l’air libre, tantôt entièrement dégagé, tantôt supporté par plusieurs arcs, il franchissait ainsi les vallées.
Mais, de ses parties aériennes, il ne reste à ce jour que quelques tronçons épars menacés par les intempéries et la méconnaissance. Depuis 10 ans, la dégradation de ces tronçons s’est en outre accélérée. L’urbanisation, le réemploi des pierres mais aussi le temps, le gel et les intempéries ont fait leur œuvre et contribuent à une disparition devenant peu à peu inéluctable. A cela s’ajoute un grave déficit de visibilité qui nuit à la conservation de l’ouvrage : l’aqueduc peut être facilement confondu avec un simple mur… En somme, aujourd'hui, il faut savoir regarder pour distinguer l’aqueduc ! Les vestiges se réduisent souvent en effet au socle et à la paroi interne, la voûte s’étant effondrée.
Ci-dessous, la voûte de l’aqueduc gallo-romain d’Arcier ne tient plus, ici, que sur quelques pierres fragiles (photo @AudaB)
Donner à voir et à comprendre
Sans explication et sans regard expert, l’aqueduc reste donc difficile à distinguer, à comprendre et… à sauver ! Pourtant ses vestiges sont nombreux et localisés le long d’un site touristique doublement majeur pour le département : la vallée du Doubs parcourue par l’Eurovéloroute n°6.
L’association « L’Aqueduc d’Arcier, patrimoine historique » s’est alors prise à rêver d’une application…. Une application sur smartphone qui permettrait de montrer l’ouvrage tel qu’il existait par le passé, c’est-à-dire dans toute sa complétude, fonctionnel mais aussi dégagé des herbes et racines, entretenu par les ingénieurs et techniciens romains… Une application qui permettrait de percer les secrets de l’ouvrage pour en comprendre tout le génie mathématique et architectural… Une application qui parlerait de vieilles pierres mais dans un langage actuel… Une application enfin qui constituerait un point d’appui essentiel à l’indispensable valorisation culturelle et touristique à mener pour parvenir ensuite à la restauration des tronçons les plus emblématiques de l’aqueduc.
La réalité augmentée
La réalité augmentée est une technique permettant d’insérer en temps réels un élément 2D (explications textuelles par exemple) ou 3D dans une image réelle. L’exemple ci-dessous du pigeonnier de l’Abbaye de Vauclair, en Picardie (XVIIIème – @ Héritage virtuel) montre comment, à partir d’une ruine, il est possible de reconstituer en 3D un bâtiment presque entièrement disparu. La réalité augmentée permettrait ainsi de reconstituer l’aqueduc sur place, d’en révéler la constitution et l’aménagement, d’en percevoir les tronçons majeurs, de comprendre les aspects plus techniques (siphons, bassins etc.), de reconstituer des saynettes révélant les travaux réalisés sur l’ouvrage.
copyright : Héritage virtuel
Un projet de réalité augmentée pour l’aqueduc d’Arcier
L’association « L’Aqueduc d’Arcier, patrimoine historique » a rencontré le bureau d’étude Héritage virtuel. Basé à Besançon, Héritage virtuel est l’un des principaux acteurs français spécialisé dans les domaines des technologies de modélisation 3D, d’imagerie de synthèse et de réalité virtuelle (www.heritage-virtuel.com). Leurs réalisations sont nombreuses et reconnues : Théâtre de Mandeure sous le Haut-Empire (agglomération de Montbéliard), Eglise de Vauclair au XIIIe siècle (Aisne), le portail de Darius à Suse en 500 avt JC (pour les éditions Faton), la ville de Boulogne-sur-Mer au XVIe siècle…
Ensemble, ils ont ciblé les éléments nécessaires à la réalisation de ce projet :
Création d’une application smartphone qui s’appuiera sur :
Affichages de contenus informatifs (films 3D) du type :
Affichages d’informations textuelles et iconographiques
Le coût global est estimé à 21 000€. L’association a choisi de faire appel à la plateforme collaborative Dartagnans pour rassembler 4 000€ de dons.
Si nous atteignons 3 000€, nous disposerons d'une somme suffisante pour lancer la réalisation du projet de réalité augmentée, en puisant néanmoins une somme complémentaire dans le budget de l'association.
Si les 4 000€ sont atteints, nous disposerons de 20% du budget du projet de réalité augmentée. Ces 20% représentent la somme minimale que l’association devra amener pour abonder le plan de financement fondé sur la contribution des collectivités partenaires (qui ne peut dépasser 80%).
Si le montant visé est dépassé, l’association s’engage à utiliser les sommes versées en surplus dans le cadre de la restauration de l’arche de Chalèze (Cf. le projet ci-dessous).
La réalité augmentée n’est qu’une étape – essentielle - dans la stratégie de valorisation de l’aqueduc d’Arcier. Depuis 5 ans, l’association de préservation a en effet mobilisé les acteurs institutionnels, les scientifiques et la société civile autour de la valeur et du destin de cet ouvrage. Après avoir réalisé quelques publications dont un topoguide vélo pour découvrir l’aqueduc, l’association a fait réaliser les devis nécessaires pour mettre en place le projet de réalité augmentée. Elle a également contacté une association de réinsertion spécialisée dans les bâtiments historiques (API25) pour établir les devis nécessaires à la restauration d’un site particulièrement emblématique : l’arche de Chalèze. Le projet prévoit le dégagement et la restauration de l’aqueduc et de l’arche qui le supporte à cet endroit (ils sont à ce jour encore enterrés).
L’arche de Chalèze qui supporte l’aqueduc gallo-romain d’Arcier (Photo : J.-C. Barçon)
Parce que la restauration ne saurait être menée à bien sans un solide projet pédagogique de valorisation, le devis prévoit également un aménagement touristique respectueux de l’environnement.
Projet d’aménagement du site de l’arche de Chalèze (Conception et dessin : API 25)
La restauration de l’arche de Chalèze est prévue pour 2018-2020. Le projet de réalité augmentée de l’aqueduc s’inscrit pleinement dans cette démarche pédagogique et de valorisation touristique indispensable pour révéler l’aqueduc au plus grand nombre et, par suite, assurer l’intérêt des investisseurs publics et privés pour sa restauration et sa sauvegarde.
Votre don est défiscalisable car il remplit les conditions générales prévues aux articles 200 et 238 bis du code général des impôts. A la fin de la collecte, vous recevrez un reçu fiscal vous permettant une réduction de votre impôt :
- Particulier, vous pouvez déduire 66% de votre don dans la limite de 20% de votre revenu imposable.
- Entreprise, l’ensemble des versements au projet permet de bénéficier d’une réduction d’impôt sur les sociétés de 60% du montant de ces versements, pris dans la limite de 0,5% du C.A. H.T. de l’entreprise.
Il est possible de soutenir notre projet :
- par un don en ligne sur cette page, après inscription puis connexion sur www.dartagnans.fr
- en envoyant un chèque (à l'ordre de Patrimoine-Environnement) à l'adresse suivante :
Dartagnans
Campagne Aqueduc d'Arcier
14 rue Crespin du Gast
75011 Paris
L’association « L’Aqueduc d’Arcier,
patrimoine historique » vous remercie chaleureusement de votre intérêt
et de votre soutien précieux dans cette aventure !
Renseignements et adhésion à l’association: Jean-Pierre METTETAL, Président, 06 31 33 80 38/ [email protected]
Les articles de presse dont a bénéficié l'association de préservation sont déjà nombreux. A titre d'exemple, vous pourrez lire ci-dessous les articles parus à l'occasion de la toute première assemblée générale de l'association (2012), et lors de celle de 2016. Le projet de réalité augmentée a été présenté à l'occasion de cette dernière.
Presse Bisontine, janvier 2017
L'Est Républicain, décembre 2012