Le Château de la Rivière a été construit au XVIIème siècle par la famille d’Aligre. Il est vendu par cette famille en 1926 et connaît plusieurs propriétaires jusqu’en 1954. Acquis alors par une famille travaillant dans le milieu du cinéma, il est habité dans un cadre très privé pour pouvoir recevoir les stars de cinéma de l’époque (Jean Gabin, Michel Audiard, Lino Ventura, Michelle Morgan ...).
Repris par le propriétaire actuel en 2009, il est ouvert au public pour la première fois en 2010. Peu d’habitants du voisinage le connaissait !
Depuis 2009, d’importants travaux de restauration ont eu lieu et de nombreux projets sont en cours pour redonner à ce bel édifice son éclat. Ces travaux comprennent : la remise en état du parc de 43 h, inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, la reprise de l'ensemble des toitures des communs, la restauration de près de 600 m de murs et la réhabilitation du pont d’accès.
Nous souhaitons restaurer un portrait d’un des membres de la famille d’Aligre, datant du début du XIXème siècle.
Le tableau représente le marquis d’Aligre vêtu d’une redingote.
Il s’agit du dernier Marquis d’Aligre. Son nom complet est Étienne Jean François d'Aligre. Né en 1770 et mort en 1847 sans descendance masculine, il transmettra son nom à son petit-fils Etienne Marie-Charles de Pomereu.
Son père Etienne-François échappe de peu à la mort à l'Hôtel de ville de Paris le 14 juillet 1789 grâce à un de ses anciens domestiques présent au sein de la nouvelle autorité municipale. Il quitte la France immédiatement et s'installe à Bruxelles puis à Londres.
Etienne Jean-François le suit brièvement mais rentre en France et est emprisonné à Rouen. Marie-Adélaïde Godefroy de Senneville qu'il a épousée en 1791 y meurt le 29 décembre de la même année.
Après de longues démarches entamées sous le Directoire, il parvient à obtenir la radiation de son père de la liste des émigrés par Bonaparte, devenu Premier Consul. Pour asseoir le nouveau régime, celui-ci ne saurait se priver du concours d'un homme qui dispose d'un tel capital moral et financier. Cette radiation est obtenue pour son père "sorti de France en pays neutre" et parce que ses enfants sont "restés fidèles à leur patrie et ont attaché leur fortune au sort de la République". Il est noté dans l'étude de la demande de radiation que le Marquis Etienne-François est le "seul des Émigrés marquants qui n’ait pas été présenté à la cour d'Angleterre, ni aux Princes français", qu'il "a vécu pendant trois ans dans un village seul avec sa femme près de Londres" et "qu'il n'est sur aucune liste de gens agissant contre leur pays".
Bonaparte le désigne le 15 avril 1803 comme conseiller général de la Seine. Il le restera jusqu'en 1830.
Mais Napoléon va éprouver avec lui la plus grande déception. Il souhaite en effet faire épouser la fille du marquis, Etiennette, unique héritière d'une fortune considérable, à un de ses fidèles, le général Jean-Toussaint Arrighi, son compagnon d'armes en Egypte, à Saint-Jean-d'Acre et à Marengo et qu'il fera duc de Padoue.
Malgré les efforts répétés de Napoléon, Etiennette épousera en 1810 Michel-Marie, Marquis de Pomereu, sur les conseils de son père. Le jour même de ce mariage, au même autel et à la même messe, le marquis d'Aligre épouse lui-même, en seconde noces, Louise-Charlotte Camus de Pontcarré, sa cousine. Tous deux descendent des chanceliers d’Aligre du XVIIème. Privés de progéniture, Louise-Charlotte concentre sa tendresse sur les enfants d'Etiennette et se consacre à la charité et la piété.
Au retour de Louis XVIII, le Conseil municipal de Paris choisit le Marquis pour recevoir le roi à son entrée dans la ville, en 1814. Mais pendant les Cent-Jours comme beaucoup il se ravise et vote en faveur de l'Acte additionnel, c'est à dire pour le rétablissement de l'Empire. Mais le roi Louis XVIII, débonnaire, pardonne au Marquis d'Aligre et le nomme par ordonnance du 26 juillet 1815, président du Collège Électoral d'Eure-et-Loir.
Le 17 août de la même année, il devient membre de la Chambre des Pairs, puis pair héréditaire de France, enfin marquis pair-héréditaire, le 31 août 1817, et figure parmi des cinq pairs qui se refusent à prononcer une peine dans le procès du maréchal Ney.
Etienne Jean-François d'Aligre consacrera une grande partie de son temps et de ses ressources aux oeuvres. Il est un des fondateurs de la Société pour l'amélioration des prisons. Les fondations charitables qu'il fait avec son épouse soit en commun, soit séparément, sont nombreuses et importantes.
Sa seconde femme, la marquise, meurt en 1843.
Pour ne pas laisser s'éteindre son ancienne et illustre maison, le Marquis d'Aligre a, en quelque sorte, adopté son petit-fils Etienne Marie-Charles de Pomereu, par ordonnance royale du 21 décembre 1825. Né à Paris le 3 mais 1813, Etienne-Marie a obtenu ainsi l'autorisation d'ajouter à son nom celui d'Aligre.
Le marquis d'Aligre meurt à Paris le 11 mai 1847.
Le tableau a été acheté aux enchères en 2017 à l'hôtel Drouot par le propriétaire actuel du Château de la Rivière. Il provenait d’une ancienne collection de la famille du Marquis d’Aligre et est resté dans sa descendance (indirecte) jusqu’à ce jour. Les mauvaises conditions de conservation ont entraîné d'importants dommages.
Quatre portraits de ses ancêtres sont déjà présentés aux visiteurs dans le grand salon. Quoi de mieux que de le replacer avec une nouvelle jeunesse dans la demeure familiale entouré de ses ascendants ?
Le châssis, en bois de conifère, présente un montage fixe à écharpes. Il est dans un bon état de conservation et n’est pas voilé. Le maintien de l’œuvre en tension est satisfaisant.
Le support de cette œuvre est une toile de lin fine, de contexture moyenne, caractéristique des toiles du XIXe siècle.
Une mauvaise manipulation a causé la rupture du support à divers endroits (on dénombre plus de 7 déchirures et lacunes dont certaines de plusieurs cm²). Ces déchirures et lacunes ont entraîné des pertes importantes de matière picturale.
L’œuvre ne comportant aucune trace de restaurations anciennes, nous pouvons penser que le vernis est d’origine. Il a été appliqué de façon homogène et a conservé sa transparence. Un encrassement superficiel vient ternir l’ensemble. De petites coulures de peinture sont également visibles en surface.
La frise d’ornementation du cadre en bois doré est lacunaire.
La campagne de restauration sera réalisée par Hyacinthe de Jessey, diplômée d’un master de conservation-restauration du patrimoine à l’école de Condé.
Elle a fait preuve d’un grand savoir-faire lors d’une précédente restauration sur une œuvre que nous lui avions confié. Ce tableau, représentant le Château de la Rivière, beaucoup plus petit et bien moins endommagé, provenait de la même vente que celui que nous souhaitons restaurer avec votre aide.
Photos avant/après restauration du tableau représentant le Château de la Rivière
L’atelier Hyacinthe de Jessey, situé à Paris, respecte les principes de compatibilité, réversibilité et stabilité des matériaux et des traitements, tout en tenant compte de l’aspect historique et esthétique de chaque œuvre.
En contribuant à ce projet vous contribuez au développement de l'activité de cette jeune artiste qui s’est installé à son compte il y a peu.
Une fois la campagne financée, le temps de restauration est estimé à environ un mois et demi. Nous souhaitons pouvoir installer le tableau rénové dès la première visite guidée de la saison : les 9 et 10 juin 2018, pour le présenter aux visiteurs.
Pour restaurer l’oeuvre dans sa totalité nous devons récolter 1300 euros. La restauration s’effectue en trois étapes.
La restauration du support (490 euros) :
- Le collage des déchirures fil à fil
- L’incrustation de toile au niveau des lacunes
- La consolidation localisée du support
- Pose de bandes de tension
- Remplacement du châssis fixe par un châssis à clés
de la couche picturale de l’œuvre (250 euros) :
- Le décrassage de la surface peinte
- Le masticage des lacunes de couche picturale
- La réintégration colorée
- La pose d’une légère couche de vernis final
puis les interventions suivantes seront réalisées sur le cadre (400 euros) :
- Le décrassage
- La réintégration des éléments de l’ornementation manquants
- La mise au ton des parties reconstituées
- Pose localisée de feuilles d’or
Sur les 1300 euros, 160 euros correspondent aux frais de collecte, le reste est pour la restauration comme détaillé plus haut.
Le tableau sera exposé dans le grand salon, et sera présenté pendant les visites guidées. Il sera donc proche de ses 4 ancêtres qui surplombent chacune des portes du grand salon.
Il est possible de soutenir le Château de la Rivière de deux manières :
- par un don en ligne sur cette page, après inscription puis connexion sur www.dartagnans.fr
- en envoyant un chèque (à l'ordre de XXX), en précisant votre adresse email, à l'adresse suivante :
Dartagnans
Projet “Restaurons le tableau du dernier Marquis d’Aligre”
1, rue de Châteaudun 75009 Paris
- Particulier, vous pouvez déduire 66% de votre don dans la limite de 20% de votre revenu imposable.
- Entreprise, l’ensemble des versements au projet permet de bénéficier d’une réduction d’impôt sur les sociétés de 60% du montant de ces versements, pris dans la limite de 0,5% du C.A. H.T. de l’entreprise.
Les parents des propriétaires jusqu’au 4ème degré (cousin germain inclus) ne pourront pas bénéficier de la déduction fiscale ou les entreprises qui ont un lien capitalistique avec les propriétaires.
Si vous avez des questions nous serons ravis d’y répondre !
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L'ampleur considérable du programme de travail nécessite des soutiens extérieurs au delà des travaux déjà réalisés. Nous remercions vivement les organismes suivants qui ont déjà apporté leur aide lors de précédents chantiers de restaurations du Château de la Rivière.
Le Ministère de la Culture et de la Communication