Jardiniste passionné par le patrimoine, j'ai choisi de déposer mes outils de concepteur de jardin dans le Perche il y a 8 ans.
Après une dizaine d'année à courir le monde avec des projets variés et exotiques, des Etats-Unis en Grande Bretagne, de la Turquie au Gabon, de Marrakech à Paris, en passant par la Corse, la Côte d'Azur, la Normandie, les Alpes et la Bretagne, j'ai éprouvé le besoin de créer un lieu qui me ressemble et qui réunisse toutes ces expériences extraordinaires et ces rencontres avec des jardins et lieux fabuleux.
C'est en cherchant un lieu avec un peu d'espace à moins de deux heures de Paris que j'ai découvert ce site merveilleux, cet ensemble oublié et endormi.
Le Perche est une ancienne province française rattachée à l’Orne et à la Normandie à la révolution française.
Il est à la frontière du Maine français et de la Normandie anglaise. D’où le très grand nombre de manoir dans cette région au sud-Ouest de Paris.
Ses anciennes capitales furent Nogent-le-Rotrou, Mortagne et Bellême.
La préfecture du département est Alençon dans l’Orne (61).
Le manoir en 2010:
Cette grande page blanche prête à se laisser déflorer, bouleverser, transformer en petit paradis.
Parti d'un pré à vaches sans un seul arbre ni fleur, au moyen d'engins mécaniques effrayants mais efficaces, petit à petit le paysage se dessine et se forme.
Les murs renaissent, le potager abandonné revit, les papillons reviennent butiner, les oiseaux s'abritent dans les kilomètres de haies plantées, toute une faune prend place dans ces jardins balbutiants mais fermement ancrés dans ce site architectural fort.
L'histoire du manoir de la Pillardière
Une étude d’Eric Yvard, historien du patrimoine.
- au XVème: 1480-1490: Les premiers propriétaires et constructeurs du manoir sont sans doute les parents de Jacques et Perrine de Beaumont
- au XVIème: 1506 : La première trace incontestable de l’existence du logis figure dans un acte du 7 juin 1506 contenant partage des successions de Jacques de Beaumont, écuyer et de son épouse Guillemine Carel au profit de leurs quatre enfants. L’ainé François reçoit une propriété à Montchevrel et ce sont les cadets Mathurin, Yoland et Henriette qui reçoivent la Mestairie et Domaine de la Pillardière ainsi que la Chesnay à Vaunoise.
1530: Au décès de Perinne de Beaumont vers 1530, les Beaumont vendent la propriété à Renée de Cissé épouse de Jean d’Illiers, écuyer, seigneur de la Fourrerie à Saint Gervais de Vic (Sarthe).
Renée de Cissé est probablement la fille de François de Cissé, écuyer, seigneur en partie de Vauvineux (Pervenchère), de Clinchamps (Chemilly) et de Jeanne de la Fons.
Après la mort de Jean d’Illiers, Renée de Cissé, vient habiter le logis comme l’indique deux actes notariés de 1546 et 1548.
Entre 1548 et 1591 à une date indéterminée, le domaine de la Pillardière et ses dépendances (moulin de la Bergerie, l’étang de la Bergerie et la Piocherie) sont vendus à Jean Gautier, sieur de Pinceloup.
De son mariage avec Marie Louveau, il laisse deux enfants dont une fille Marie qui épousera Michel Gouin, sieur de Vaugoin (Eure et Loir).
Michel Gouin est lieutenant Général du Baillage de la Baronnie de Nogent-le-Rotrou, officier Seigneurial au service des Bourbon-Condé, seigneurs de Nogent.
- au XVIIème: C’est Guillaume Gouin, son fils qui va engager la restauration du Domaine, il est à cette époque Conseiller du Roi et prévôt provincial du Comté du Perche. Il dirige le tribunal de toute la maréchaussée du Perche et du Thimerais. Il débute la construction de la double grange, l' apposition de son blason, le doublement du manoir avec son escalier à la Française en pierre et bois et son pavillon sur la partie arrière. Guillaume est le premier membre de la famille Gouin a porter le titre d’écuyer mais c’est son fils François sui sera anobli quelques années plus tard.
1624, la Pillardière est abandonné par son propriétaire qui acquière le Domaine de Morissure à Coudreceau.
Françoise, sa fille épousera le 17 janvier 1645, Gilles de Bry (1613-1661), sieur de la Bellanderie à Saint Fulgent des Ormes, conseiller du Roi, lieutenant particulier civil et criminel assesseur au baillage du Perche à Bellême.
Les Bry sont une vieille famille de robe de Bellême. Notre propriétaire Gilles est lui-même le neveu et filleul de Gilles de Bry, sieur de la Clergerie, avocat au Parlement, auteur d’une histoire du comté du Perche en 1620.
- au XVIIIème: Gilles et Louis-Alexandre de Bry deviendront propriétaires indivis de la Pillardière en rachetant les droits à héritage de leur sœur Marie-Françoise.
En 1722, Gilles de Bry, Chanoine et prévôt de la collégiale Saint-Jean de Nogent, meurt et laisse toute sa succession à son frère Louis-Alexandre, connu sous le nom de Monsieur de la Pillardière, il épouse Louise Michelle Forges. Le couple s’installe à la Pillardière et se partage le logis avec les fermiers qui occupent la partie droite de la maison. C’est à cette époque que l’entrée de la cour est fermée par une grande barrière encadrée de chaque côté par un pilier surmonté d’un pot à feu.
La Pillardière est vendue en mauvais état le 1er juin 1753 à Pierre Rebours, notaire à Bellême mais le 6 janvier 1756 Alexandre Louis Pereinc de Moras, marquis de Saint-Priest, chevalier, comte de Clinchamps, comte de Tinchebray, seigneur de Chèreperrine, conseiller au Parlement pratique son droit de retrait féodal au titre de suzerain direct de la Pillardière. Il rembourse ainsi Me Rebours.
Le domaine de la Pillardière est réuni à celui de Clinchamps qui dépend lui de Chèreperrine jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.
Le comte de Clinchamps meurt sans alliance le 28 décembre 1767 laissant comme héritiers son frère François-Marie Pereinc de Moras, marquis de Gros Bois, secrétaire d’état de Louis XV et sa sœur la comtesse de Merle. Aux termes du partage François-Marie reçoit le domaine de Chèreperrine et ses dépendances dont la Pillardière et le moulin de la Bergerie qui est devenu à moulin à foulon.
François-Marie Pereinc de Moras habite l’hôtel Biron, actuel musée Rodin,
Les domaines de Clinchamps et Chèreperinne sont vendus le 16 mars 1769 à François de Nogué, écuyer, seigneur de Sévignac. C’est un riche négociant originaire du Béarn et l’époux de Jeanne Orozie de Laborde, sœur du marquis Jean-Joseph de Laborde, fermier général du Roi et banquier de Louis V
Marquis Jean-Joseph de Laborde
De 1769 au lendemain de la révolution, la famille Nogué se partage entre leur Hôtel parisien de la rue d’Artois et leur château de Chéreperinne à Origny le Roux
La Pillardière est exploitée par la famille Doguet qui occupe les lieux.
François de Nogué connait de nombreux malheurs familiaux à la fin de sa vie et tout particulièrement pendant la révolution. Il meurt le 11 fructidor de l’an VI (28 août 1798) et ses biens sont partagés entre ses enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants.
Le domaine de Clinchamps, la Pillardière, le moulin de la Bergerie à Chemilly, Soisay à la Perrière et 180ha de la forêt de Clinchamps passent aux quatre enfants mineurs d’Augustine Françoise Marie Dupleix de Bacquencourt et du comte Henri de Montesquiou-Fézensac.
Famille de Montesquiou-Fézensac Château de Courson propriété d’Henri de Montesquiou-Fézensac
- au XIXème: Une succession de fermiers habite la Pillardière au cours du siècle. Le 29 juillet 1856, la ferme de la Pillardière est vendue et divisée en deux exploitations.
- au XXème: Les Durand réunissent les deux propriétés en 1919. Pendant trois générations les Durand resteront propriétaires de la Pillardière mais habitent et exploitent la ferme du Pont d’Aulne à Suré.
- au XXIème: Le 20 juillet 2010 Jacques Durand vend la Pillardière aux actuels propriétaires qui ont à coeur de restaurer ce lieu exceptionnel.
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En huit ans, après plusieurs campagnes de plantations, quelques 500 arbres plantés, 6000 vivaces, 400 rosiers différents, 50 variétés de pivoines, une collection d'aubépine, de tilleuls, de Viornes, d'hostas, on oublie presque à quoi ressemblait la Pillardière du début.
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La restitution du porche d'entrée de la cour du manoir va pouvoir fermer le pourpris de l'ensemble Manoir, ferme et communs et redonner tout son sens à cette architecture médiévale.
Le porche est inscrit dans le mur d'enceinte entre la grange seigneuriale et la serre que j'ai dessinée et construite. Il est au bout de l'allée plantée d'Ormes résistants à la graphiose, c'est le chemin noble pour accéder au manoir. Il faisait parti des éléments intrinsèques du manoir percheron.
Le coût total de ce chantier est de 21.000€.
- 10.000€ correspond à la taille des pierres
- 11.000€ à la mise en place et au remontage du mur écroulé et son enduit à la chaux
Nous avons à acheter et installer une fontaine au centre du jardin formel qui est un projet à suivre.
Vous pouvez contribuer à notre projet
- par un don en ligne sur cette page, après inscription puis connexion sur www.dartagnans.fr
- par virement bancaire sur cette page, après inscription puis connexion sur www.dartagnans.fr
- en envoyant un chèque à l'ordre des Amis des Jardins du Montperthuis, en précisant votre adresse email, à l'adresse suivante :
Dartagnans
Campagne Jardin du Montperthuis
1 Rue de Châteaudun
75009 Paris France
Le journal du Perche, Ouest France, Les amis du Perche, la Muse du perche
Le Parc National du Perche
La Fondation du Patrimoine
Nous remercions tous ceux qui vont nous permettre de clore la cour du manoir et redonner un sens aux jardins formels clos.
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